Conseils de lecture
Avril 2021 – [SELECTION GENOCIDE TUTSIS RWANDA]
En 2016, nous découvrions Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop aux Zulma Éditions. Aucun mot à changer sur notre chronique de l’époque (cf. Instagram).
En ce mois d’avril, qui régulièrement nous rappelle l’horreur de 1994, ce livre reste une référence pour qui veut, à travers la fiction, saisir ce que furent ces 100 jours de l’insaisissable. Pourquoi ?
Pour la construction du roman, son refus du manichéisme, et la pluralité de voix qui défilent au fil des chapitres. C’est ce qui donne toute sa force au récit.
Quelques-uns pourraient trouver le début de l’ouvrage « lent » (30 pages, 40 pages). Persévérez, la suite en vaut largement le coup.
Nous ne le dirons jamais assez, lisez Murambi, le livre des ossements. Et faites le découvrir.
Jean Hatzfeld, a beaucoup écrit également sur le sujet du génocide. Avec lui, on n’est plus dans le romancé. Dans ses 3 livres les plus célèbres qui forment un tout, il raconte le réel, fruit de témoignages, tour à tour des victimes, puis des bourreaux et enfin des retrouvailles de ces antagonistes dans leur cohabitation d’après génocide.
Pour aller plus loin, quelques autres ouvrages autour du génocide. Qu’ils aient le génocide comme cadre temporel et lieu de narration, ou qu’ils en racontent simplement les prémices, ou les conséquences proches ou lointaines.
Mars 2021 – [SELECTION FEMINISME]
Le mois de mars, qu’on dit dédié aux droits des femmes par extension de la journée du 08, vient de s’achever. L’occasion pour nous de vous proposer une petite sélection de livres, entre lectures personnelles, découvertes via des clients et clientes (une des richesses de notre métier de libraire), et incontournables. Belles lectures.
Parce que ces textes interrogent sur la question de l’éducation des filles et des garçons, notamment en Afrique, parce qu’ils sont courts et se lisent très vite.
Nous sommes tous des féministes, Chimamanda Ngozi Adichie , Folio
Chère Ijeawele,ou un manifeste pour une éducation féministe, Chimamanda Ngozi Adichie, Gallimard
Parce que on a longtemps dénié aux femmes le droit de définir elles même ce qu’elles voulaient faire de leur corps. Parce que c’est cru, très cru.
King Kong Théorie, Virginie Despentes, Le Livre de Poche
Parce que la polygamie est un sujet complexe
Les impatientes,Djaïli Amadou Amal,Editions Emmanuelle Collas
(Édition première au Cameroun : Proximité, 2019 sous le titre Munyal, les larmes de la patience)
Parce que la polygamie est un sujet très complexe et qu’elle peut être un choix, assumé, revendiqué. Parce qu’il est bien de lire toutes les expériences et postures.
Cicatrices, Dali Misha Touré,Hors d’atteinte
Parce qu’il faut se souvenir de ce que c’était de ne pas avoir le droit d’avorter, parce que c’est un combat qui continue d’être mené dans certains pays
Victoire ou la douleur des femmes, Gilbert Schlögel,Fayard
Parce que le féminisme n’est pas universel, et que plusieurs luttent se côtoient. Parce que les aspirations de femmes occidentales ne sont pas forcément les mêmes que celles de femmes d’autres contrées, ne serait ce que dans la temporalité :
Revendications silencieuses,Maimouna Eliane Thior,L’Harmattan Sénégal
Enfin, parce que la littérature a ce pouvoir de semer les graines, de les laisser murir, de façonner les consciences, de susciter la révolte (celle qui peut s’exprimer de manière violente, mais aussi celle qui peut aboutir à l’engagement, au militantisme, à l’action quotidienne et ancrée).
Sacré-Cœur 3 VDN